les contes facétieux

Ces contes entraînent à l’usage de l’humour. On y retrouve souvent un anti-héros.

Ils sont souvent à destination des adultes et traitent d’histoires de couples, présentent des anecdotes sur les hommes et les femmes…

Certaines histoires d’idiots, comme les aventures de Nasreddine (Nassredine Hodja, Le Hodja ou Djeha selon le pays du Maghreb d’où ils sont issus), sont adaptées aux enfants.

Nasreddine Hodja

Nasreddine Hodja est un personnage dont les histoires font partie du folklore et de la culture traditionnelle du Maghreb aux frontières de la Chine, des Balkans à la Mongolie, de la Sibérie à la péninsule arabique en passant par la Turquie où il est très célèbre.

Parfois fou, parfois sage, c’est un faux naïf à l’esprit facétieux qui crée des situations burlesques qui font autant rire que réfléchir.

Ses histoires se comptent par centaines, elles circulent dans une quarantaine de langues, du serbo-croate au persan en passant par le turc, l’arabe, le grec, le russe et d’autres. Elles sont contées dans toutes les sociétés où ce personnage fait partie de la tradition orale.

Il a traversé (et continue encore) les siècles, les générations et les frontières…  celui dont on raconte les mêmes aventures aux 4 coins du monde change seulement de nom : Goha en Egypte, Djoha ou Jéha en Tunisie, Joha en Maroc, Afandi en Chine, Hoca en Turquie… En Afghanistan, Iran et Azerbaïdjan, on l’appelle Mollah Nasreddin et en Asie centrale Appendi (du turc efendi : monsieur), mais ce sont toujours les mêmes aventures que l’on raconte à son propos.

L’orthographe de son nom change également selon les régions (Nasrredine, Nasr Eddin Nasreddin, Nasrudine, ….).

Sa renommée est telle que l’Unesco l’a inscrit au patrimoine culturel de l’humanité en déclarant l’année 1996 « année Nasr Eddin Hodja ».

On dit que ce personnage aurait réellement existé, mais plusieurs versions existent quant à son origine. Les turcs disent qu’il aurait vécuentre 1208 et 1284, dans la villed’Aksehir en Turquie où il serait enterré.

On  donne à Nasreddine le titre de Hodja, ce qui veut dire « maître ».

Quelques citations pour comprendre le personnage :

« Cet homme offre un étonnant mélange de naïveté, voire de bêtise, et de roublardise extrême. Grand donneur de conseils qu’il se garde bien de suivre, il s’avance, porteur de tous les défauts des hommes : il est avare, menteur, envieux, jaloux, lâche, et rigoureusement égoïste. La vie lui apparaissant absurde, il adapte son comportement à cette absurdité. »

Jean Claude Carrière – Le cercle des menteurs

«  Sous des dehors parfois niais, Djeha se montre suprêmement habile. Il mystifie ses semblables ou les berne pour vivre à leurs dépens. Fertile en expédients, il est capable par son esprit d’à-propos de se tirer des situations les plus délicates. Petit paysan, modeste, marchand ou simplement journalier, il possède parfois un lopin de terre et promène son âne. Presque sage, du moins homme avisé, Nasreddin se fait parfois philosophe.
Et au travers de ces contes arabo-turco-persans de « sagesse facétieuse », il convie le lecteur à un plaisant voyage, dans un islam à la liberté frondeuse
. »

Présentation par l’éditeur du livre: Contes des sages et facétieux Djeha et Nasreddine Hodja par Jean Muzi, éd. du Seuil, 2009.

«Le conte se raconte tous les soirs autour du kanoun (âtre) où se réunit toute la famille, grands et petits. A l’époque, le conte remplaçait la télévision. Il faisait œuvre pédagogique. En ces temps-là, l’école n’existait pas. Ils pourraient le faire encore maintenant, si les parents se donnaient la peine de raconter des contes à leurs enfants pour leur transmettre notre belle culture ancestrale, qu’on n’a pas le droit de laisser sombrer dans l’oubli à l’ère du simple clic. En général c’était la grand-mère qui racontait aux petits et aux grands les contes merveilleux qui faisaient vagabonder les imaginations »

Les facéties de Djeh’a – Contes kabyles, Lounès Benrejdal, éditions l’Harmattan, Paris 2015

Des sites  à visiter…

D’autres personnages facétieux

La collection « Sagesses et Malices  » permet de découvrir un certain nombre de personnages facétieux connus dans différentes régions du monde.

Cette collection a l’avantage de proposer des contes courts.

Voici la présentation par l’éditeur de quelques-uns de ces ouvrages :

– M’Bolo, le lièvre d’Afrique

M’Bolo le lièvre, également connu sous le nom de Leuk, est un personnage que l’on retrouve dans de nombreux contes d’Afrique noire. Il est petit mais, très rusé, il se tire des situations difficiles en les retournant à son avantage. Volontiers excessif, M’Bolo met en lumière l’absurdité de certains des comportements des hommes.

– Madi, l’idiot voyageur aux Comores

Au croisement de l’Afrique et de l’Orient, c’est aux Comores (quatre îles entre Madagascar et la côte est de l’Afrique), son pays natal, que Madi promène sa sagesse, une sagesse entre celle de Nasreddine et de M’Bolo.
Car « l’idiot » n’en est pas un, bien sûr ! Mais un sage qui feint l’innocence, manie l’ironie et fait triompher l’intelligence en soulignant l’absurdité engendrée par les faiblesses humaines. Une rencontre riche et savoureuse avec un idiot qui nous apprend… à l’être un peu moins !

– Pierre le rusé en Bulgarie: 

Pierre le Rusé, dit Hitar Petar est certainement le héros populaire le plus aimé des enfants en Bulgarie. Accompagné de son âne, coiffé de son kalpak, il est l’incarnation du bon sens paysan et de l’esprit populaire.
Il n’hésite pas à jouer des tours pendables dont les victimes sont les riches ou les naïfs.
Et il donne des leçons aux puissants – pope, gouverneurs turcs qui ont occupé le pays pendant 500 ans, nantis – et même au Roi.

– Tchantchès, issu du folklore liégeois:

Le folklore wallon est d’une grande truculence mâtinée de poésie, et son plus beau fleuron se nomme sans doute Tchantchès (prononcez Tchantché). Ce personnage au grand cœur a un insatiable gosier et un humour enfantin et insolent. Il est hâbleur, épris de liberté et de justice et aime dénoncer l’hypocrisie et les mauvais payeurs.

Ecouter quelques contes de Nasreddine

Voici quelques histoires de Nasreddine par les conteurs de notre association:

Nasreddine, son fils et l’âne par Sylvie Ronteix  (Conte illustré également par Sylvie Ronteix):

Les dix ânes par Hélène Ginestar :

Le voleur d’âne par Chantal Millet : 

Les dattes par Romain Chailloux:

Les dettes de Nasreddine par Hélène Ginestar :

Le hoquet par Sylvie Ronteix:

Bibliographie

Des histoires de Nasreddine :

  • Sagesses et malices de Nasreddine, le fou qui était sage (en 3 volumes), Jihah Darwiche –  Albin Michel jeunesse
  • Nasr Eddin Hodja un drôle d’idiot, Manoury JL, Galeron H. – Motus
  • Les petites malices de Nasreddine, Jihah Darwiche –  Albin Michel jeunesse,
  • L’Ombre du palmier : et autres histoires de Goha en Égypte Lisa Bresner ; ill. de Sébastien Mourrain – Actes Sud junior
  • Nasreddine et son âne Odile Weulersse ; Rébecca Dautremer (ill.) – Père Castor-Flammario

                          

La collection « sagesses et malices » chez Albin Michel se décline en différents livres du monde entier :

  • Sagesses et malices de Nasreddine, le fou qui était sage » (T 1, 2 et 3)
  • Sagesses et malices de Tchantchès, tête de bois
  • Sagesses et malices de Madi, l’idiot voyageur
  • Sagesses et malices de Birbal, le Radjah
  • Sagesses et malices Socrate, le philosophe de la rue
  • Sagesses et malices de Pierre le Rusé, sit Hitar Pétar
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