La moufle est un conte énumératif qui met en scène des animaux qui cherchent un abri. Ils s’y entassent successivement jusqu’à ce qu’un dernier détruise l’abri.

Ce conte est d’origine slave. Souvent intitulé Teremok (en russe : Теремок, La maisonnette), il en a été recensé 25 variantes russes, 10 ukrainiennes et 3 biélorusses, avec des titres variables.

Alexandre Afanassiev, collecteur et éditeur de contes populaires russes, en a publié 3 versions intitulées Terem moukhi (en russe : Терем мухи, la maison de la mouche) dans « Les Contes populaires russes »  parus entre 1855 et 1863.  Dans la version française de ces contes d’Afanassiev, Lise Gruel-Aper, la traductrice les a intitulés « La Haute demeure » et « Maison-Maisonnette ».

Dans l’édition française, les titres sont nombreux. Vous trouverez en fin d’article une bibliographie non exhaustive. S’il est question le plus souvent d’une moufle, l’objet trouvé par les animaux est parfois un bonnet, une boîte, une cruche, un parapluie, un turban, une cabane… mais la logique reste toujours la même.

C’est un conte d’accumulation par amplification : les animaux entrent dans la moufle du plus petit au plus grand.

Pour la chute de l’histoire, il y a communément 2 variantes :

– Dans certaines versions (comme les versions d’Afanassiev citées ci-dessus), c’est le plus gros animal qui fait voler en éclats l’abri tant convoité. Dans ce cas,  c’est donc la logique qui domine.

– Dans d’autres versions, c’est l’animal le plus petit qui arrive en dernier quand la moufle est pleine et qui la  fait craquer. Cette chute renvoie à l’expression : « la goutte d’eau qui fait déborder le vase ».

D’après Suzy Platiel, ethnolinguiste spécialiste du conte, chaque conte a un message. Le message de « La moufle » est : Il faut savoir dire non.

Avec des enfants, il est intéressant de prendre 2 ou 3 versions d’un conte et de chercher avec eux les différences. Cela leur permet de comprendre la structure de l’histoire et de pouvoir raconter à leur tour leur version, sans réciter un texte par cœur.

Dans l’article suivant de notre blog, nous vous présentons différents outils à utiliser pour faire conter les enfants mais aussi des démarches possibles.

Voici une version de la moufle telle que nous (les 2 sorcières de l’Association: Chantal Millet et Hélène Ginestar ) la racontons. Comme toujours, nous mêlons conte et musique :

Vous trouverez ici une lecture filmée de l’album  La Moufle racontée par Florence Desnouveaux et illustrée par Cécile Hudrisier que les Éditions Didier Jeunesse ont mis en ligne.

 

En film d’animation, nous vous recommandons la version adaptée par Arnaud Desmuynck et illustré par Clémentine Robach. Ce court métrage intitulé « la moufle » est produit par Les Films du Nord et se trouve dans le DVD « La chouette entre veille et sommeil« :

https://www.lesfilmsdunord.com/la-moufle

 

Il est intéressant de faire regarder le dessin animé ukrainien suivant. Réalisé par le studio Ukranimafilm, c’est un film sans parole, sorti en 1996. La fin diffère des autres : quand le propriétaire s’aperçoit qu’il a perdu sa moufle, il la cherche avec son chien et tous les deux font peur à tous les animaux, même à l’ours, qui se sauvent en courant.

Réalisateur: Natalia Martchenkova, studio Ukranimafilm
Scénario: Natalia Martchenkova
Compositeur: Masha Portnikova
Sortie:1996

 

Différentes versions dans la littérature jeunesse :

La moufle,  Robert Giraud et Olivier Latyk. – Père Castor. 2012

La moufle, Bernard Villiot et Antoine Guilloppé  – L’Elan Vert. 2012

La moufle,  Igor Mekhtiev – L’Harmattan « Contes des quatre vents ». 2010 (version bilingue français/ukrainien)

La moufle, Florence Desnouveaux et Cécile Hudrisier – Didier jeunesse « A petits petons » 2009

La moufle, de Jim Aylesworth et Barbara McClintock )  – Circonflexe. 2009

La moufle, conte classique en pop up, Jessica Southwick, Pippa Curnick, Y. Yeretskaya – Thomas Jeunesse. 2014

La puce et la petite moufle,  Cécile Charpentier-Grandveau et Frédéric Rébéna –  Hatier poche

La moufle,  Diane Barbara – Actes sud junior, 2006

– le bonnet rouge, Brigitte Weninger – John Alfred Rowe (illus.) –  Edition NordSud

Nicki et les animaux de l’hiver, Jan Brett – Paul de Roujoux (trad.) –  Gautier-Languereau (coll. Les petits Gautier

Une petite place pour moi ?, Loek Koopmans – Iona ( juillet 2009)

Brise cabane, Robert Giraud,  Gérard Franquin, – Père Castor, 2009
Ma maison, Emile Jadoul – casterman, 2007

– Une drôle de maison, Isabelle Balibar (adapt.) et Lucile Butel  (ill.) – Gautier Languereau (Fontanille).

– Le parapluieJan Brett – Marie-France Floury (adapt.) –  Gautier-Languereau (fév 2006)

le château du roi Louis, Nathalie Diertelé – Kaléidoscope, 2002

– Coup de vent, Marsha D Arnold, Matthew Cordell – Didier jeunesse, 2015/2017 (entre « la moufle « » et « le machin »)

– Caché dans ma boîte, Dee Lillegard, Jon Agee – Bilboquet. 1989

 

Pour en savoir plus sur l’origine slave de ce conte : https://fr.wikipedia.org/wiki/Teremok