Dans le cadre du projet fables, Nadiège Magron nous conte « Le renard et la cigogne »:

Cette fable est la 18ème fable du livre I de Jean de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668.

Texte original

En voici le texte original (extrait du livre distribué aux élèves de CM2 et illustré par Emmanuel Guibert) :

Pour écouter cette fable de La Fontaine :

  • Sur le site « Il était une histoire » conçu et réalisé par Rue des écoles, en partenariat avec MAIF  (choisir « Ecouter » dans le menu déroulant en bas à gauche de l’écran):

Ecouter la fable de La Fontaine sur le site « Il était une histoire »

  • Lue par Jacques Charon sur le site de la Médiathèque Musicale de Paris

Ecouter la fable par Jacques Charon

 

Les origines de la fable

Avant La Fontaine, on trouve différentes versions de cette fable, d’ Esope et Phèdre notamment.

 

Du Renard et de la Cigogne d’Esope:

Un Renard plein de finesse pria à souper une Cigogne à qui il servit de la bouillie sur une assiette. La Cigogne ne fit pas semblant de se fâcher du tour que lui jouait le Renard. Peu de temps après, elle le pria à dîner ; il y vint au jour marqué, ne se souvenant plus de sa supercherie, et ne se doutant point de la vengeance que méditait la Cigogne. Elle lui servit un hachis de viandes qu’elle renferma dans une bouteille. Le Renard n’y pouvait atteindre, et il avait la douleur de voir la Cigogne manger toute seule. Elle lui dit alors avec un rire moqueur :  » Tu ne peux pas te plaindre de moi raisonnablement, puisque j’ai suivi ton exemple, et que je t’ai traité comme tu m’as traitée. « 

 

Phèdre :

D’autres versions

Dix ans après La Fontaine, Isaac de Benserade publie ce quatrain:

Trois siècles plus tard, Pierre Perret écrit sa version  :
Le renard et la cigogne (Pierret Perret)

Un renard généreux, une fois n’est pas coutume,
Invita à becqueter commère la Cigogne.
Un méchant bouillon clair fait de piteux légumes
Fut servi dans un plat sans la moindre vergogne.

Tandis que l’échassier essayait vainement
D’aspirer en ce plat si peu accomodant
Le goupil se goinfrait en lapant goulûment
Il eût tôt fait d’assécher l’écuelle.
Afin de se venger de ce goujat, l’oiselle
Le convia à son tour à un festin de rois:
Du hachis parmentier suivi d’un bavarois..

Et pourléchant déjà ses babines gourmandes
Le Renard remerciait en reniflant la viande.
La cigoge entendant se venger de bon droit
Servit tout le repas au fond d’un vase étroit.
La rusée dégusta au fond de ce long pot
La pâtée que jamais n’atteignait le museau.
Honteux comme un taureau
Qu’a paumé ses deux cornes,
Le renard s’était fait rouler dans le pop-corn.

Moralité:
Trompeurs, si vous voulez cette farce éviter
Y’a qu’en brisant le vase que vous pourrez becqueter.

 

 

Sur le site de la BNF (Gallica), on trouve une adaptation théâtrale dans le livre:

Ainsi font les marionnettes ! Adaptation de contes et de fables pour Théâtre de marionnettes et Représentations enfantines, par Mlles Berthe Auroy et Jeanne Auroy (1930) :

Cliquer sur ce lien pour voir cette version théâtrale

 

La morale de cette histoire…

La Fontaine la présente à la fin de la fable : « Trompeurs, c’est pour vous que j’écris : Attendez-vous à la pareille ».

Contrairement au « Corbeau et au Renard », ce n’est pas le rusé Renard qui sort vainqueur de cette histoire. S’il  a voulu faire preuve de ruse, la situation se retourne contre lui.  Le trompeur est trompé, autrement dit :  c’est une histoire d’arroseur arrosé.

Des illustrations

Gravure de Jean-Jacques Flipart d’après Jean-Baptiste Oudry (1755-1759)

 

Illustration de Grandville (1838-1840)

Louis-Maurice Boutet de Monvel dans Fables choisies pour les enfants (1888) 

 

Illustration de Benjamin Rabier (1906)

 

Et pour finir, l’image scolaire  de Marguerite de Clavet-Rogniat  (1895?- 1970) :